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Médiator ; le proces d'un scandale

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Médiator ; le proces d'un scandale Empty Médiator ; le proces d'un scandale

Message par MiSSauRoRe Lun 14 Mai 2012 - 8:45

Médaitor : le proces d'un scandale

Le procès du Mediator s'ouvre, aujourd'hui, au tribunal correctionnel de Nanterre où les Laboratoires Servier et leur fondateur Jacques Servier devront répondre du chef d'accusation de « tromperie aggravée ». Plus de 350 personnes viennent demander réparation.

Après le scandale du sang contaminé, de l'amiante, la justice examine aujourd'hui l'affaire du Mediator. Un an et demi après l'éclatement de ce scandale de santé publique révélé par la pneumologue brestoise Irène Frachon dans un livre en juin 2010, les victimes et familles de victimes attendent beaucoup de ce premier procès pénal, qui se déroulera au tribunal correctionnel de Nanterre jusqu'au 6 juillet. Sur le banc des accusés, les Laboratoires Servier et leur patron Jacques Servier (lire ci-contre), accusés de tromperie aggravée. Plus de 350 personnes demanderont réparation à Servier et à son fondateur devant le tribunal correctionnel sans attendre l'instruction menée au pôle santé du parquet de Paris sur les mêmes faits.

Le Mediator, ce médicament largement détourné comme coupe-faim durant sa commercialisation de 1975 à 2009, est soupçonné d'avoir causé au moins 500 morts en 30 ans (chiffres officiels de la Caisse nationale d'assurance maladie), voire 1 000 à 2 000 selon d'autres estimations. Mais beaucoup de gens ont consommé ce médicament. Cinq millions de personnes, selon les chiffres rendus publics par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé en novembre 2010. Une information qui avait créé une onde de choc dans le système français du médicament, conduisant au vote en décembre 2010 d'une réforme renforçant le contrôle des produits de santé. La défense de Servier compte d'ores et déjà gagner du temps et avant d'aborder le fond, le tribunal devra trancher une féroce bataille procédurale engagée par Servier, susceptible d'entraîner un renvoi du procès. Les avocats espèrent en effet déposer, dès l'ouverture du procès, deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) et une demande d'expertise judiciaire, qualifiées « d'écrans de fumée » par les parties civiles. Parmi elles, de nombreuses personnes ont dépensé des fortunes - jusqu'à 12 000 euros - dans leur combat judiciaire contre le mastodonte Servier.

La défense de Servier estime que l'affaire est « hautement technique et scientifique ». « Il nous apparaît impensable d'être jugés à Nanterre pour des faits tronqués et sur lesquels enquêtent déjà des juges d'instruction extrêmement dynamiques », a estimé Me Hervé Témime, concédant la « nécessité d'un procès, mais un seul, complet ».

En septembre 2011, Jacques Servier, ainsi que six sociétés du groupe, avait été mis en examen notamment pour tromperie par les juges d'instruction de Paris. « Combatif » et « responsable », il assistera à son procès, selon son avocat. Outre ce procès à Nanterre, un autre pourrait aussi voir le jour. Le Mediator fait l'objet d'une autre information judiciaire, pour « homicides et blessures involontaires ». Il n'y a « pas de calendrier précis, ni d'objectif de mise en examen pour l'instant » dans ce dossier, a précisé le parquet. À ce jour, 120 expertises sont en cours. Mais les deux tiers des 2 930 personnes ayant déposé plainte pourraient être concernés par des pathologies liées au Mediator. Trois décès ont été identifiés et l'enquête devrait déterminer s'ils sont liés au médicament.

Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, auteure de "Mediator 150 mg, Combien de morts ?"
"C'est une immense tromperie"

Vous êtes celle par qui le scandale du Mediator a éclaté, après la sortie de votre livre en juin 2010 « Mediator 150 mg, Combien de morts ? ». Comment tout cela a-t-il commencé ?

J'ai nourri progressivement des inquiétudes, des soupçons, recueilli des éléments troublants, mais j'ai réellement basculé en février 2009. Je me souviens que je regardais, assise à mon bureau, une pile de listings sur les codages, je cherchais des valvulopathies, j'ai alors commencé à découvrir un cas lié au Mediator, puis deux, puis trois et ainsi de suite…

Quelle a alors été votre réaction à l'époque ?

C'est aujourd'hui la même chose : je n'ai pas changé d'un poil sur la question. Depuis le début, je suis révoltée, bouleversée par les souffrances de ces gens littéralement empoisonnés et qui ont les plus grandes difficultés du monde à être indemnisés. Quand j'ai compris ce que me racontaient ces femmes, ces patients que je recevais et qui vivaient de véritables drames, ça a été un choc.

Auparavant, durant votre carrière de pneumologue
[en poste au CHU de Brest, ndlr] , vous aviez également eu des doutes sur les effets de l'Isoméride, un autre dérivé du Mediator fabriqué par les Laboratoires Servier ? On peut en effet dire que j'ai été témoin du drame de l'Isoméride. ça remonte au temps où j'étais interne en médecine à Clamart en 1990 et où l'on observait des cas d'hypertension artérielle-pulmonaire. ça a déjà été un énorme scandale de santé publique qui reste impuni. Maintenant, avec l'affaire du Mediator, c'est la récidive et c'est la guerre. Quel rôle allez-vous jouer dans ce procès sur le Mediator qui s'ouvre aujourd'hui à Nanterre ? Je suis citée comme témoin par les parties civiles. Ce que je demande de ce procès, c'est que les victimes soient correctement entendues, indemnisées et que la justice soit rendue permettant aux victimes de se reconstruire, moralement, financièrement, même si hélas, leur santé restera altérée. Quand il y a un crime et quand le responsable ne veut pas reconnaître ses responsabilités, il faut qu'on sache comment cette immense tromperie a pu s'installer et perdurer. Mon rôle dans ce procès, ce sera justement de témoigner devant la justice pour expliquer la façon dont j'ai agi pour déjouer la tromperie de Servier. Ce qui est important, c'est aussi le moment où je découvre cette tromperie. L'impact de l'affaire du Mediator sur l'opinion publique a-t-il instauré un climat de défiance des Français sur la consommation des médicaments ? Je ne crois pas… Les Français ont confiance en leur médecine qui est de grande qualité. L'impact de cette affaire est ailleurs. Les gens sont certainement plus méfiants qu'avant, mais il faut passer d'une confiance trop aveugle à une confiance éclairée. Comment cette affaire de santé publique a-t-elle changé votre quotidien de médecin ? Je suis en permanence en contact avec des victimes, on échange des e-mails, je les reçois, je vais les écouter et je fais tout pour qu'ils soient indemnisés. Mais c'est aussi la difficulté. Ils doivent subir une expertise médicale et, pour espérer être indemnisés, les faits de causalité doivent être établis. Il faut aussi que la faute des laboratoires - défaut d'informations, de mise en garde sur des risques qui étaient déjà connus, etc. - soit prouvée. Cette affaire, c'est clair, a considérablement compliqué ma vie depuis 2007. Elle me prend beaucoup de mon temps, c'est très difficile à vivre tous les jours, mais j'aimerais justement qu'une décision de justice permette que tout cela s'arrête enfin et que je ne sois plus dévorée par cette affaire. Recueilli par G.C.

Le combat de deux élus toulousains

L'affaire du Mediator a de fortes attaches régionales. Pour Gérard Bapt, député socialiste de Haute-Garonne et président de la Mission parlementaire d'information sur le Mediator, et pour Catherine Lemorton, elle aussi député socialiste de Haute-Garonne et rapporteur parlementaire sur les problèmes de santé, « le combat continue ». Gérard Bapt a été le premier homme politique à soulever le « lièvre » de l'affaire du Mediator en France. Dès le début, il interpelle les pouvoirs publics, multiplie les courriers à l'Afssaps, qui est en première ligne dans cette affaire.

« L'Afssaps est une administration qui souffre, à l'évidence, d'un manque de moyens. Mais cela ne l'exonère en rien du manque de vigilance dont elle a fait preuve depuis 10 ans », lâche l'élu en décembre 2010.
La défaillance de la filière des médicaments

Rapporteure d'un rapport sur la prescription, la consommation et la fiscalité des médicaments, enregistré à l'Assemblée nationale le 30 avril 2008, la députée Catherine Lemorton est aussi apparue sur la scène médiatique en plein scandale du Mediator. Son rapport était quasiment passé inaperçu au moment de son adoption unanime par l'ensemble des groupes parlementaires. Alors que pointait, en filigrane, la défaillance de la filière des médicaments. « Dans ce rapport, tout était dit noir sur blanc. J'avais posé le problème à M. Woerth et Mme Bachelot
[à l'époque respectivement ministre du Budget et ministre de la Santé, N.D.L.R.] : en leur disant, ne trouvez-vous pas qu'il y a un problème sur l'agence du médicament, qui prélève les taxes de l'industrie, lesquelles servent à son financement à 80 %. »[u]
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Message par MiSSauRoRe Lun 14 Mai 2012 - 8:45

c affreux c cachet il aurai du l'enlever depuis un bon moment grrrrrr
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