[Fécondation in vitro] F.I.V / F.I.V I.C.S.I
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[Fécondation in vitro] F.I.V / F.I.V I.C.S.I
La fécondation in vitro : La technique
En juillet 1978 est née, en Grande-Bretagne, Louise Brown, le premier "bébé éprouvette", c'est-à-dire conçu par Fécondation In Vitro (FIV). Quatre ans plus tard naissait à l'hôpital de Clamart Amandine.
Complexe à mettre au point, le principe de la FIV peut en théorie paraître simple puisqu’il consiste à recréer en laboratoire, dans "un tube" (l’expression latine in vitro signifiant "dans le verre") ce qui se passe normalement au moment de la fécondation dans les trompes de la femme (in vivo). Il peut se résumer en trois grandes étapes : le recueil des cellules sexuelles mâles et femelles (les gamètes), la fécondation et le transfert des embryons.
Les gamètes : ovocytes et spermatozoïdes
Les cellules sexuelles de la femme : les ovocytes
Les ovocytes, contenus dans des follicules, sont stockés dans les deux ovaires dès le début de la vie embryonnaire. Leur développement est cependant bloqué jusqu'à la puberté. A partir de cette période, il va y avoir, chez la femme en âge de procréer, production d’une seule cellule sexuelle mature par cycle menstruel. Chaque mois, un ovocyte va en effet terminer sa maturation cellulaire au sein d’un follicule dominant et être expulsé de l’ovaire, tandis que d’autres follicules, qui auront repris leur développement au même moment, vont stopper automatiquement leur croissance et disparaître.
Actuellement, la grande majorité des FIV sont réalisées sur cycle stimulé afin d’obtenir non pas un seul ovocyte par cycle mais plusieurs. On augmente ainsi les chances de grossesse : c’est la stimulation multifolliculaire. Elle nécessite l’utilisation d’hormones pour assurer d’une part "la mise au repos des ovaires" (c’est la désensibilisation) visant à augmenter le nombre de follicules recrutés et, d’autre part, la stimulation de leur croissance. En plus des injections, quotidiennes durant deux à cinq semaines, cette stimulation ovarienne requiert une surveillance étroite basée sur les résultats d’échographies ovariennes et de dosages sanguins. Cette surveillance, appelée monitorage, permet d’amener à maturité plusieurs follicules et sert également à éviter une stimulation excessive - ou hyperstimulation maligne - qui peut avoir de graves conséquences.
Lorsque les follicules semblent avoir atteint une taille suffisante, il reste à déclencher l’ovulation par une injection de gonadotrophines chorioniques. Ceci va permettre aux ovocytes contenus dans chacun d’eux de terminer leur maturation. Trente-six heures après cette injection, les follicules ovariens, qui ont alors chacun un diamètre de 15 à 20 mm environ, sont ponctionnés. Ceci se passe habituellement sous anesthésie locale et le liquide contenu dans chaque follicule est aspiré à l’aide d’une aiguille guidée par une sonde d’échographie placée dans le vagin. C’est dans ce liquide folliculaire que le biologiste espère trouver les ovocytes matures nécessaires à la fécondation.
Les spermatozoïdes
Chez l’homme, l’obtention des spermatozoïdes pose théoriquement moins de problèmes puisque leur production est constante à partir de la puberté, et qu’ils se retrouvent en très grand nombre à chaque éjaculation.
Pratiquement, il est demandé au conjoint d’observer une abstinence de trois jours avant la FIV afin d’obtenir un sperme de bonne qualité.
Le recueil des spermatozoïdes se fait habituellement le jour de la FIV par masturbation au laboratoire. Dans certains cas, les spermatozoïdes doivent être prélevés par ponction ou directement par biopsie dans les testicules, le jour même ou bien longtemps auparavant - ils sont dans ce dernier cas congelés.
L’insémination et la fécondation
Au laboratoire, le biologiste prépare les gamètes:
- Le sperme recueilli est lavé pour éliminer le liquide séminal et une sélection des spermatozoïdes les plus mobiles est obtenue en plaçant l’échantillon à l’étuve dans un milieu liquide spécial ;
- Les ovocytes sont repérés dans le liquide d’aspiration folliculaire et isolés.
Chaque ovocyte est alors placé au sein d’un milieu de culture dans une boîte en verre dans laquelle sont déposés quelques microlitres d’une solution contenant les spermatozoïdes les plus mobiles : entre 10 000 et 100 000 spermatozoïdes environ par ovocyte suivant la technique utilisée. C’est cette étape qui est différente dans l’ICSI (Intra Cytoplasmic Sperm Injection).
Ces boîtes sont mises dans un incubateur à 37°C et il est possible d’observer, le lendemain, le nombre d’ovocytes fécondés. Mais ce n’est que le surlendemain, soit 48 heures après la ponction folliculaire, que le nombre d’embryons obtenus peut être connu.
Le transfert des embryons
Deux jours après la ponction, les embryons comportent en moyenne quatre cellules ou blastomères. Ils peuvent alors être transférés dans la cavité utérine mais, de plus en plus fréquemment, leur culture est poursuivie in vitro durant un à quatre jours supplémentaires. Ceci permet une meilleure sélection des embryons qui favorise les chances de grossesse. Cette possibilité de cultiver les embryons au laboratoire durant plusieurs jours est relativement récente et est connue sous le nom de coculture. En laissant le temps de réaliser des tests génétiques sur les embryons en cours de développement, cette technique a permis le développement du Diagnostic Pré-Implantatoire (DPI).
Actuellement, dans la grande majorité des cas, les embryons transférés sont au nombre de deux. Le transfert se passe au laboratoire de FIV, de façon indolore et sans anesthésie : un fin tuyau de plastique est introduit à travers le col dans l’utérus et les embryons contenus dans une très petite quantité de liquide sont poussés dans la cavité utérine à l’aide d’une simple seringue.
Un test de grossesse est réalisé une douzaine de jours plus tard.
Si, après le transfert, il reste des embryons au laboratoire, il est possible de les congeler s’ils sont de bonne qualité. La décision revient alors au couple.
Dr Ludovic Moy
Dernière édition par annalynn le Mer 6 Jan 2010 - 13:56, édité 1 fois
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La micro-injection ou I.C.S.I : une technique de pointe
La technique de micro-injection a été un progrès supplémentaire dans la procréation médicalement assistée. En injectant directement le spermatozoïde dans l'ovule, on garantit la fécondation même pour des infertilités d'origine masculine. Malgré les controverses, cette technique est aujourd’hui la plus employée en fécondation in vitro. Découvrez ses indications.
En matière de procréation médicalement assistée, une technique consiste à réaliser la fécondation en injectant directement le spermatozoïde dans l'ovule. Cette méthode baptisée ICSI permet de traiter certaines infertilités masculines. Tour d'horizon de ses indications, avantages et inconvénients.
Inventée en 1992, l'ICSI est l'acronyme d'Intra Cytoplasmic Sperm Injection (ou micro-injection intra-cytoplasmique). Cette technique est arrivée en France en 1994, permettant la naissance de plusieurs milliers de bébés.
L’Icsi, comment ça marche?
Dans une fécondation in vitro "classique", on recrée en éprouvette la rencontre d'un ovule et d'un spermatozoïde, qui se fait normalement dans les voies génitales féminines.
Dans la version "naturelle", un spermatozoïde se fraye un chemin jusqu'à la paroi de l'ovule, avec laquelle il fusionne, libérant le matériel génétique qu'il transporte. C'est la fécondation. Dans le cas de l'ICSI, la technique va plus loin : le manipulateur choisit directement un spermatozoïde, qu'il injecte dans l'ovule. Et cela fonctionne ! Plusieurs dizaines de milliers d’enfants sont ainsi nés suite à cette technique. D’ailleurs, l’Icsi est aujourd’hui la méthode de fécondation in vitro la plus employée.
L’Icsi, la solution de nombreux troubles
Mais pourquoi placer ainsi un spermatozoïde directement au coeur de l'ovule? Il s'agit de palier à des problèmes principalement d'origine masculine:
Malgré les avancées permises par cette technique, et le nombre croissant de patients traités, cette technique reste controversée. Ainsi, le chercheur français Jacques Testard, l'un des pères d'Amandine, le premier bébé-éprouvette français, parlait de "viol de l'ovule" ! Sans aller aussi loin, plusieurs scientifiques s'inquiètent des éventuels effets de la technique, pour laquelle on manque de recul. Pourtant les études sur la santé des enfants nés par ICSI sont plutôt rassurantes. Ainsi, une étude américaine* a montré que le développement des bébés était normal, et que seul le risque d'accouchement par césarienne ou de prématurité semblait augmenté. D'autres travaux soulignaient d'éventuels problèmes rénaux, sans affirmer qu'ils étaient liés à la technique d'ICSI.
Alain Sousa, Lancet, juin 2001, vol. 357, n° 9274.
En matière de procréation médicalement assistée, une technique consiste à réaliser la fécondation en injectant directement le spermatozoïde dans l'ovule. Cette méthode baptisée ICSI permet de traiter certaines infertilités masculines. Tour d'horizon de ses indications, avantages et inconvénients.
Inventée en 1992, l'ICSI est l'acronyme d'Intra Cytoplasmic Sperm Injection (ou micro-injection intra-cytoplasmique). Cette technique est arrivée en France en 1994, permettant la naissance de plusieurs milliers de bébés.
L’Icsi, comment ça marche?
Dans une fécondation in vitro "classique", on recrée en éprouvette la rencontre d'un ovule et d'un spermatozoïde, qui se fait normalement dans les voies génitales féminines.
Dans la version "naturelle", un spermatozoïde se fraye un chemin jusqu'à la paroi de l'ovule, avec laquelle il fusionne, libérant le matériel génétique qu'il transporte. C'est la fécondation. Dans le cas de l'ICSI, la technique va plus loin : le manipulateur choisit directement un spermatozoïde, qu'il injecte dans l'ovule. Et cela fonctionne ! Plusieurs dizaines de milliers d’enfants sont ainsi nés suite à cette technique. D’ailleurs, l’Icsi est aujourd’hui la méthode de fécondation in vitro la plus employée.
L’Icsi, la solution de nombreux troubles
Mais pourquoi placer ainsi un spermatozoïde directement au coeur de l'ovule? Il s'agit de palier à des problèmes principalement d'origine masculine:
- Une anomalie du sperme : c'est bien sûr l'indication principale. Trop petit nombre de spermatozoïdes normaux, spermatozoïdes trop peu mobiles…
- Un obstacle au niveau des canaux des voies génitales masculines : les spermatozoïdes ne sont pas émis dans le sperme. Il peut notamment s'agir d'un changement d'avis après une vasectomie. Un prélèvement est alors effectué au niveau des testicules.
- Un trouble immunitaire : par exempledans le cas d'allergie au sperme chez la partenaire, ou la présence d'anticorps anti-spermatozoïdes chez l'homme ou chez la femme.
- Une infection : si le mari est contaminé par le virus du sida par exemple, l'ICSI est l'une des solutions (lire à ce propos notre article Sida : un bébé, est-ce possible ?).
Controverse sur l’Icsi
Malgré les avancées permises par cette technique, et le nombre croissant de patients traités, cette technique reste controversée. Ainsi, le chercheur français Jacques Testard, l'un des pères d'Amandine, le premier bébé-éprouvette français, parlait de "viol de l'ovule" ! Sans aller aussi loin, plusieurs scientifiques s'inquiètent des éventuels effets de la technique, pour laquelle on manque de recul. Pourtant les études sur la santé des enfants nés par ICSI sont plutôt rassurantes. Ainsi, une étude américaine* a montré que le développement des bébés était normal, et que seul le risque d'accouchement par césarienne ou de prématurité semblait augmenté. D'autres travaux soulignaient d'éventuels problèmes rénaux, sans affirmer qu'ils étaient liés à la technique d'ICSI.
Alain Sousa, Lancet, juin 2001, vol. 357, n° 9274.
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